Pardonner, est-ce une responsabilité spirituelle du chrétien ?

Jean Maurice Casseus/ dito200@hotmail.com

 Pardonner, est-ce une responsabilité spirituelle du chrétien ?

Texte de base: Jean : 1 à 11     

A- Les  pré-requis  du  pardon  de  Dieu


B - Une  définition  du  pardon  réel


C - Les  attitudes  diverses  du  pardonné  en  Christ

D - L’Eglise  et  le  pardon  du  Christ

E - Le  suivi  spirituel 

F - Les  dommages  du  pardon  non  octroyé

G - Recommandations  pour  aujourd’hui



Mes  Bien- Aimés  en  Jésus-Christ,

La  promesse  de  salut  éternel  et la  protection  quotidienne  de Dieu sont  les  gages  de  notre victoire finale.  Aussi, reposons-nous  tous  sur  sa  faveur  suprême  afin  de trouver en  Lui  le  parfait  refuge  dont  nous  avons  besoin  pour  ici-bas  et  éternellement.

Parlant  de  Dieu, le  Souverain  de  l’Univers, le béni  soit-Il, nous  devons  rapidement  établir  une  démarcation  entre  sa  Sainteté et  les  diverses  illusions  régnant  dans  les  sectes  les  plus  diverses. Il  existe  des  normes  et  des  principes  régissant  la  conduite  et  les  différentes  activités  de ceux qui se  réclament  de  l’adoration  du  Divin. Par  exemple, qui  peut  recevoir  la  promesse  de  salut  éternel? Ou  encore, qui  peut  jouir  de  la  protection  du  Très-Haut? Comment  rester  en  tout  temps  dans  l’enceinte  de  sa  puissance  pour  qu’Il  nous  serve  de  parfait  refuge?

Les questions précédentes ont servi de piste de recherche à bien des prédicateurs.  Aujourd’hui, avec une note de nouveauté, nous  allons essayer ensemble de découvrir la fraicheur d’une scène où  l’interactiondu Maitre de Nazareth  et  de  certains  contemporains  juifs ont permis la mise en place des leçons encore très valables  pour la communauté chrétienne. Il s’agit de la femme surprise en  flagrant délit d’adultère.

Identifions ensemble les personnages et classons les idées qui  transpirent à travers ce texte. “Jésus, la  femme, les  accusateurs, la  mer et le sable, l’acte  d’adultère  et  la conversation triangulaire  impliquant les trois catégories.”

Nous refusons aujourd’hui d’insister sur la conception  vétérotestamentaire  de la sainteté ou de la sanctification.  Nous  passerons outre les adaptations modernes de ce texte pour asseoir  notre débat sur les caractères présentés, ce qu’ils symbolisent  et  la  transcendance qui  s’y  renferme.

Anticipons sur les faits pour affirmer que l’accusée,en  l’occurrence la femme adultère, a trouvé le pardon du Maitre. Mais  qu’est-ce que le pardon?

Le mot pardon est figuré environ 108 fois dans les Saintes  Ecritures, soit dans un total de 95 versets. 47  versets du Nouveau  Testament le mentionnent 59 fois. La question persiste : “qu’est-ce  que le pardon?

Le pardon est le rétablissement d’une relation entre deux ou  plusieurs entités dans sa qualité initiale. Le pardon divin est, par  conséquent, le rétablissement de la parfaite et harmonieuse  relation  qui  existait  avant  lachute  de l’homme(Genèse 3)  entre  celui-ci  et  son Créateur.

Comment parvient-on  à  acquérir le pardon divin? Quelles sont  les phases à franchir en vue d’y accéder? Sur quoi se maintiendra-t-il par la suite?

Revenons au texte.
Une femme est surprise en flagrant délit d’adultère. Il ne s’agit  pas  du cas d’adultère qui est en jeu. Il pouvait s’agir d’un autre  désagrément. En tous cas, un péché est commis. Et les  contestataires en constituaient les constateurs. En un mot, le ouï-dire n’a point  sa place ici. On n’espère point que le Maitre de  Nazareth  lésine au sujet de la condamnation. Quelle a été son  attitude?

Un petit ricochet nous permettra pourtant de contredire au  demeurant  l’avalanche  d’accusations  dont  elle a été victime. Qu’on ne se méprenne point sur notre désappointement en ce qui  relève de la conduite des accusateurs de la femme. Un péché est  un péché. Point barre. Mais une étrangeté attire ici notre attention : la femme est en face de Jésus. Et pourtant les accusations  demeurent.

Question : Qui est Jésus? Réponse : Dieu. Question : Qui peut  s’approcher de Lui? Réponse : Tous les hommes. Question : Que  procure sa présence? Réponse : Tout avec un grand “T”. Le tout  absolu. Question : La femme contestait-elle avec ses accusateurs? Réponse : Non, pas du tout. Elle gardait le silence. Question : Pourquoi ne se défendait-elle pas? Réponse : Elle reconnaissait sa  faute. Question: Qu’espérait-elle? Réponse: Le mot final du  Maitre. Quelle attitude intéressante que celle de cette  pécheresse!!!

  Sœurs et Frère bien-aimés, le premier pas consiste dans la  reconnaissance de nos fautes.  Or, nous vivons dans une société ou personne n’est coupable ou tout au moins, c’est l’autre ; pas moi.

Transposons ces données sur le plan du service chrétien et de la  vie contemporaine. Le premier pas consiste dans la  reconnaissance  de nos fautes. Dans bien des cas, le  silence est  d’or. Nous  serions  tous  des menteurs si aujourd’hui quelqu’un se mettrait debout  dans une assemblée et  prétendrait être sans péché.  Nous savons  tous que la sanctification est un processus long et difficile. On ne  peut point ici-bas atteindre le sommet de la sainteté.  Et  même, le  cheminement difficile n’est enraciné que dans le soutien constant  du Très-Haut. Par conséquent, que nul ne s’arroge de condamner  les  Bien-Aimés  de  Jésus-Christ!!!

Le texte nous enseigne en plus une leçon de valeur hautement  spirituelle.  Quiconque s’érige en accusateur de ses frères et de  ses  soeurs, crucifie le Christ à nouveau. L’aveuglement spirituel est  la  cause des accusations qui pleuvent parmi nous. La bonne  conduite  doit tenir compte de celle de Jésus qui ne s’est point précipité de  condamner mais a usé dela patience envers sa fille, la pécheresse  pour le salut de laquelle Il était venu dans la chair et allait bientôt  mourir.

Les étapes généralement reconnues dans la communauté  chrétienne supposent la confession, l’abandon ou tout au moins  une promesse y relative, la vie nouvelle basée et confirmée dans  des expériences vécues au sein de la communauté. Rien de tout  cela dans le cas de la femme adultère. Est-ce à dire que Dieu se  passe quelquefois de ses propres principes? Loin de la! Au  contraire, Il les renforce chaque jour. Ce qui s’est passé sur le  sable témoigne du caractère confidentiel et entièrement  indépendant de l’action salvatrice de Dieu. Il n’a pas à se justifier  par-devant un tribunal, un frère, une soeur, une  église, un  Pasteur, une mission, etc. Il est la Source même de toute justice et regarde  le pécheur avec les yeux d’un Père et non pasdes yeux d’accusateur.

La position du Maitre renseigne sur le caractère aléatoire de la  présente vie et de ses déboires, des accusations de toutes sortes et  du mépris qui en nait, des péchés réels et de leur effacement  gratuit par le Souverain de l’Univers. Le sable marque la  mouvance éternelle. Rien n’y demeure pour toujours. Tout s’y  efface quand le Maitre passe par là.

Par ailleurs, on a beau spéculé sur les traces pratiquées dans le  sable par le Maitre. Nul ne sait et ne saura jamais avec certitude  ce  qui en était. Une conséquence en découla. Tous les accusateurs  prirent la fuite les uns après les autres. S’agit-il d’une soudaine  prise de conscience de leur part? De l’éclat de la Gloire du  Maitre? Du rayonnement de sa Sainteté les couvrant d’un seul  coup? D’une tacite accusation les dénudant les uns après les  autres? De l’Amour Infini de la Majesté Suprême? Seuls les  témoins immédiats de cette scène peuvent en confirmer le  contenu. Malheureusement, ils sont séparés de notre  temps d’une  non-attrapable distance temporelle.

Croyez-vous, Bien-Aimés, les personnages et les faits de ce récit  biblique, symbolisent ce qui se passe dans l’Eglise actuelle au milieu même de ceux qui sont appelés à paître le troupeau divin? “Pardonnez-m si mwen di yon vérité ki blessante”.  Je crois qu’à  tous égards, nous représentons l’écho de cette scène et de  plusieurs autres.  Révisons ensemble les données.

Pensez-vous que sur les rives du temps présent, dans la  mouvance  incontrôlable de notre vie turbulente, on peut rencontrer le Béniéternellement, Jésus l’exalté Roi de gloire et de victoire, le  pensez-vous, Bien-Aimés? Le monde actuel dans sa guenille  morale et spirituelle ne voit-il pas fleurir au quotidien des légions  d’immoraux, d’adultères etc. Combien d’accusateurs ne  s’alignent  pas, par avance, en vue de détecter, de dénoncer et de condamner  les fauteurs de troubles et d’outrages? Je n’entends point le  monde  du dehors, mais bien l’église et ses ressortissants trop pressés de  juger, de condamner en guise de s’agripperà la tâche qui leur a  été  confiée initialement, savoir : le  soutien  mutuel.

Bien-Aimés en Christ,

Notre Rédempteur est vivant éternellement. Notre tâche ne  consiste pas à accuser, mais à soulager par des efforts sincères, à  soutenir les plus faibles surtout dans les moments les plus difficiles. Pour nous et pour les  pécheurs du monde entier, Il a  donné sa vie en sacrifice expiatoire.  Sa mort procure à tous ceux  qui croient un salut efficace. En nous regardant les uns les autres, rappelons-nous que le vieil homme a été remplacé par l’homme  nouveau qui n’a de vie qu’en Jésus-Christ. Le prophète Ésaïe nous  a annoncé qu’Il aura été blessé pour nos péchés, brisé pour nos  iniquités.  Ainsi, mes soeurs et mes frères, le châtiment qui donne  la paix est sur LUI.  Par ses meurtrissures aussi nous sommes bel et bien guéris.  Exerçons de la charité les uns envers les autres.  Abandonnons dès aujourd’hui la voie qui déplait à Dieu parce  qu’elle consiste non dans la fraternité raffermissante, non dans la  joie d’une association éternelle et d’une adoration sanctifiante,  mais dans les clans qui affaiblissent et nous éloignent du Tout-puissant.

J’ose relever un trait positif dans l’attitude des accusateurs de la  femme adultère. Vous vous demandez en quoi leur attitude se  révéla-t-elle positive? Je vous le dis en toute franchise qu’ils  étaient meilleurs par rapport à beaucoup de chrétiens, de prédicateurs, de pasteurs même fréquentant l’église actuelle. Car  ils ont amené la femme auprès du Maître.  Et là, elle a pu trouver  un secours remarquable. Nous, au contraire,  nous éloignons les  autres par nos dires et nos manières d’agir. Et même nos confrères, nos frères et nos soeurs n’échappent pas à nos regrettables  désinvoltures.





Tous nous sommes coupables. Du  plus  grand au plus petit sans  distinction, nous devons réviser notre conduite et ré-apprendre à  vivre dans la fraternité. Le seul et plus grand service que nous  pouvons nous rendre chaque jour consiste à conduire au pied de  la  croix les pécheurs d’hier et d’aujourd’hui.  Rien de plus, rien de  moins.

Si l’humanité a besoin d’être réparée, cette réparation passe  nécessairement par sa lumière qui est l’église. Or, cette lumière, aujourd’hui, risque de se transformer en ténèbres. Il s’ensuit que  l’huile qui doit alimenter notre mèche spirituelle s’est gaspillée et  se gaspille encore à  travers un bocal défoncé qui ne peut plus la  retenir. Retournons au Réparateur des brèches. Crions à plein  gosier vers le  Rocher de notre salut. Sachons l’imiter en tout et faisons Lui confiance en toutes choses.

Mes  soeurs  et  mes  frères  bien-aimés,

Nous avons besoin du pardon divin quotidiennement. Pour notre  démarrage spirituel, pour notre croissance ininterrompueet une  cohabitation fraternelle irréprochable, Dieu offre aujourd’hui le  plus précieux de tous les dons qui est  son pardon. Saisissons ce  privilège et ne le gaspillons plus.  Peut-être vous vous dites que  j’exige bien trop de vous, vous « chers bergers ». Ma demande est  plutôt très modeste.  Je ne réclame que notre confession sincère, une introspection réelle, un regard sans fard vers le Crucifié où  nous redécouvrirons le sens véritable de notre présence sur la terre  et dans l’église. Je vous invite àréfléchirà votre mission personnelle. Je vous invite à méditer sur l’exaltation suprême de  Jésus-Christ. Je vous invite à reconsidérer lentement le trajet de  votre vie afin de rompre avec nos habitudes impropres.

Si quelqu’un n’a pas besoin du pardon divin en ces temps si difficiles qu’il proclame sa « Sainteté ».  Nou chak gen yon zanno kay ofev. Le service chrétien est destiné aux affligés, aux coeurs  contrits, aux pénitents et à tous ceux qui espèrent voir fleurir sur  les ruines de ce monde de ténèbres les fruits de la régénération en  Jésus-Christ. Pour demander pardon à Dieu, disons mieux, pour  recevoir le pardon divin, nous devons  nous pardonner les uns les  autres. Ce qui arrive quand nous désirons le pardon divin concerne  davantage notre disposition personnelle à pardonner aux autres  leurs fautes. En un sens, nous créons par nos actes, notre pardon personnel.  De même, nous bloquons le flot de la grâce par notre  indocilité et notre caractère réfractaire.   Ne persistons pas dans la  voie de l’insoumission. Soyons obéissants. Aimons-nous de tout  Coeur. Recherchons la paix avec tous.  Approchons-nous de Dieu  avec un Coeur libéré de tous les soucis de ce  monde.  Réjouissons-nous dans le Seigneur.  Que notre fraternité ne soit pas de couleur  pâle ou multicolore mais illuminée des rayons purs de l’Amour de  Jésus.

En Christ, nous sommes les citoyens d’une nouvelle humanité.  Par conséquent, il nous faut briser les chaines du passé et avancé progressivement sur la voie nouvelle.  Le retour au vieil homme est semblable à l’attitude de la truie lavée qui se vautre encore dans le bourbier. Agissons tous et en tout temps comme des enfants de la Lumière. 

Avant de conclure, J’aimerais attirer l’attention de toutun chacun sur une disposition concernant le pardon dans le livre de Lévitique.   Les offenses sont de plusieurs ordres.  L’importance des offenses contre Dieu semble être présentée dans le Lévitique comme inférieur par rapport à celle des offenses contre son semblable.  Car, en ce qui concerne Dieu, le pardon est simple mais dans le cas de nos semblables, il est double.   Notre Maitre, Jésus de Nazareth, confirme ce postulat.  Insulté quelqu’un, charrié partout la nouvelle des mauvaises actions commises par quelqu’un, gardé constamment à l’esprit les fautes que quelqu’un a commises dans sa vie passée, se hasarder d’inventer des propos au sujet de son frère ou de sa sœur, de son confrère tout en les sachant non-vrais, ces offenses en gros sont beaucoup plus sévères et éloignent d’avantage que la violation du Sabbat, la consommation des aliments interdits, ou une quelconque observance rituelle. C’est pourquoi, le jour du grand pardon Juif, le : « Yom kippur »,  n’apporte de pardon que pour les péchés commis contre Dieu.  C’est à dire, celui qui s’est trouvé en contravention avec son frère doit se réconcilier d’abord avec son frère pour qu’il puisse bénéficier ensuite du pardon divin.  Si Dieu est incapable d’une chose, il s’agit bien de nous octroyer le pardon pour les péchés commis contre nos semblables sans notre réconciliation préalable.  Sœurs et Frères en Jésus-Christ, soyons donc sur nos gardes!

La Parousie de notre Seigneur est proche.  Jésus est à la porte.  On aura beau dire et beau faire, quoique redouté par certain, ce jour décisif viendra. Que vous, membres d’église, Pasteurs, Prédicateurs et Évangélistes,  soyez  présents  en  ce  grand  jour! Que sur la tête de chacun soit posée la couronne  de  l’immortalité!  Que dans  le fleuve de l’allégresse sans fin, soient noyés les coeurs  de tous les Bien-Aimés de Dieu! Que l’Eternel,le Souverain de  l’Univers,  nous reçoive tous dans ses Parvis Bénis! Que cette  prière  trouve le  chemin du  ciel! Amen!      

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