498e Anniversaire de la Reforme Protestante

Johni Saint-Sauveur

Certaines communautés chrétiennes de la diaspora haïtienne et du territoire national ont célébré le dimanche 25 octobre l’occasion ramenant l’anniversaire de l’affichage,  sur la porte de l’église de Wittenberg,   des 95 thèses sur la Justification par la Foi de Martin Luther,  un moine réformateur  allemand,  survenu en octobre 1517 ayant débouché sur la naissance du courant protestant.

Le doyen de l’Université Lumière, Jean V. Dorlus a rappelé que les principaux artisans (Martin Luther, Jean  Calvin, Jean Huss …..)  de ce mouvement,  localisé particulièrement  sur le continent européen, ne caressaient pas, au départ,  l’idée de constituer  une  église parallèle  mais de reformer les pratiques religieuses de l’époque  considérées aux antipodes des prescrits bibliques.

Tributaire de la vaste expansion de la connaissance générée par  la découverte de l’imprimerie au 15^e siècle ainsi que  la traduction des Saintes Ecritures en des langues nationales, les partisans de ces nouvelles thèses allaient être pourchassés, excommuniés de l’Eglise Universelle pour constituer des groupes éparpillés dans des endroits retranchés fuyant la persécution, a-t-il mentionné.

Pasteur Dorlus a repris les différentes idées véhiculées par les réformateurs animés de la volonté de réparer les brèches provoquées par  des pairs conscrits dans la mise en œuvre de leur tradition telles :

Notions                                               Eglise Universelle                                                Réformateurs

Le Salut                                                Foi + Œuvres                                                Grace divine +  Foi.

Le Pardon                                            Vente des indulgences                                       Justice du  Christ.

La Sanctification                                   Purgatoire                                                          Le sang de Jésus.

 En  martelant que cette nouvelle approche du mouvement des reformés s’est alignée sur la révélation scripturaire comme unique socle  fiable et viable en matière de foi, de doctrine, et non sur les traditions humaines,  selon  l’esprit du  libre examen en pleine vogue.

Le théologien a mis l’accent, en dehors  des abus religieux,  sur l’impact politique occasionné par l’élargissement des idéaux de  la reforme à  travers la montée,  dans certains pays,  des courants nationalistes prônant une rupture de ban avec la domination séculaire de l’empire romain pour proclamer le retour à  la  souveraineté de leurs parages.  

L’homme de formation universitaire a planché également sur les effets positifs de la reforme au bénéfice de  la génération  contemporaine par l’attache accordée à la lecture régulière de la Bible via les pensées précieuses, les ouvrages de méditations quotidiennes ;  et,  le sacerdoce universel des croyants hormis la canonisation  d’un clergé.

Mr. Dorlus a peint un sombre tableau de la gestion  des acquis de la reforme par les héritiers buttant sur  l’évangélisation au sein de certaines communautés de foi reprenant à  leur guise des pratiques vétustes basées sur la vénalité des mercenaires, la non transformation des néophytes, le manque de solidarité chrétienne et  l’invasion des valeurs mondaines post modernes  dans les  rangs du protestantisme apostat.