Le Secteur Protestant National Fragilisé par les Elections Présidentielles de 2015.

Johni Saint-Sauveur

Les premières semaines de septembre 2015 ont été ponctuées par des crises et des convulsions politico-religieuses au sein de la communauté  protestante en Haïti consécutives aux  désignations respectives, d’une part, du journaliste senior Clarens  Renois, leader du parti  Union Nationale pour l’Intégrité et la Réconciliation(UNIR) et , d’autre part, du Pasteur Jean Chavannes Jeune de la  Plateforme Canaan a la course presidentielle de 2015.

Dans un premier temps, de grands manitous de la communauté protestante haïtienne se disaient renversés par la liste des dizaines de prétendants a la Magistrature Suprême de l’Etat(55 candidats) dont la présence de neufs d’entre eux dont Pasteur Jean Chavannes Jeune, Pasteur Maxo Joseph, Clarens Renois, Dr. Jean Palerme Mathurin, Jacques Sampeur, Pasteur Jean-Claude Reynold  Bazin, Samuel Madistin, Amos André, Pasteur Lucien Jephté  se réclamant tous  membres de ce secteur.

L’initiative de dégager de ce nombre hetherogene un candidat unique pour les prochaines joutes présidentielles avait conduit a la formation d’une Commission de Médiation constituée après la publication des protagonistes agréés au cours du mois de Mai de l’année en cours puis  chargée de rencontrer les différents intéressés a la course a tour de rôle grâce aux consultations  présidées  par le  leader spirituel,  Pasteur Joseph Gerald Bataille.

Une  fois cette étape franchie, les membres de la commission avaient convoqué  les présidentiables dits protestants dont sept avaient paye présence a l' Hôtel Marriott dans la zone de Turgeau a la dernière semaine du mois d' Aout 2015 en vue de trouver une entente sur le choix d’un candidat unique a la présidence  devant être supporté par les 52% de l’électorat haïtien dirigés  par tous les leaders d’église, les institutions protestantes, les chefs de missions  et des unions chrétiennes.

Le premier round des discussions avait débordé le cadre du temps imparti par l’administration du lieu d’accueil de l’événement aux participants contraints de poursuivre l’interminable séance marquée par la désignation de trois personnages issus du groupe des sept entre autres Clarens Renois, Jean Palerme Mathurin et Jean Chavannes Jeune retenus pour la phase finale déroulée le lendemain au local de la ‘’Ligue Biblique Haïtienne’’ , institution religieuse administrée par  Pasteur Jean Bilda Robert.

Apres une séance de marathoniens, les commissaires flanqués des trois politiciens officiellement connus de la rencontre avaient réuni les membres de la presse nationale et internationale pour présenter le leader du jeune parti UNIR comme le candidat unique du secteur protestant haïtien a l’issue d’un vote interne des membres de la dite commission composée de neuf citoyens attribuant  quatre voix à Clarens Renois, trois bulletins a Jean Chavannes Jeune et deux autres à  Jean P. Mathurin.

Reconnaissant leur défaite partielle, les deux autres prétendants , non écartés de la course présidentielle selon les clauses de l’accord obtenu, ont pris l’engagement aléatoire de consulter leurs bases politiques respectives sur un éventuel retrait ou non de leurs noms sur le bulletin de vote fabriqué a Dubaï, Emirats Arabes Unis un trompe l’œil  jeté dans le pavé de l’opinion nationale croyant que les dés étaient définitivement joués.

Cette opération divino-humaine a été bien comptée, pourtant le calcul résonnait faux aux conséquences  car une semaine plus tard, une autre frange de même secteur mobilisé par de vrais politiciens dont Maitre Osner Fevry drapés dans leur couverture chrétienne allaient convoquer une autre séance réunissant des hommes frustrés dans leur petit ego a l’espace de Hôtel le Plaza pour damer le pion a la première formule empreinte selon eux de vices de forme et de rationalité.

Cette assemblée générale a exposé les motifs nécessaires et bibliques pour dresser un sombre bilan de la Commission de Médiation et décider  suite a un vote adopté par l’assemblée en absence des neuf candidats agréés pour les épreuves électorales d’octobre 2015 de supporter la candidature du Pasteur Jean Chavannes Jeune par 95% des voix exprimées ce  jour-la au détriment de celle de Clarens Renois n’ayant obtenu que zéro vote au décompte final.

Le théologien Amos André a qualifié sur les ondes d’une station de la capitale haïtienne les membres de la Commission de Médiation de toutes les épithètes acerbes : coquin, receleur, magouilleur pour réduire a néant la première décision favorable à Clarens Renois. De son cote, Pasteur Jephté Lucien a dénoncé la non mise en application de sa proposition négligée par les commissaires laquelle reposait sur le modèle de l’Eglise primitive en désignant le candidat unique par tirage au sort précédé d’une séance de prière.

Pour sa part, le président de cette  commission, Pasteur Joseph Gerald Bataille est intervenu sur la même station pour vilipender les détracteurs de l’accord assimilés a des menteurs aux conduites irrespectueuses de la civile et du protocole. De son cote, le président de la Fédération Protestante d’Haïti a reproché aux hommes de la Bible de se laisser entraînés dans un scandale salissant  davantage l’image du secteur à l’orée du bicentenaire du protestantisme haïtien.  

Le dernier acte dans cette pièce tragi-comique a été écrite par la Ligue des Pasteurs du Sud d’Haïti(LIPASH) organisatrice d’une journée de réflexion chrétienne la semaine dernière  entre ses membres déroulée en présence du Pasteur Jean Chavannes Jeune pour discuter sur le thème de ce rassemblement en atelier de travail ‘’Vers l’unité du corps en ces temps difficiles’’ sans adopter en finale une décision unanime en faveur de l’un des deux camps. L’imbroglio  demeure entier.